Texte affiché lors de l'exposition à la Grange aux Dîmes de Cambremer en été 2008.

La Peinture, un exutoire ?
Vous trouverez dans cette exposition ma première toile en trompe l'oeil " Ouverture", puis toute mon évolution jusqu'à la dernière réalisée " La Nymphe des Marais."
Je suis heureux de vous présenter le panorama de mes sentiments, de mes émotions, de mes réflexions assemblées puis rassemblées.
Je me sens lié à cette terre, à sa lumière, ses odeurs, ses bruits, sa beauté.
Seule certitude aujourd'hui que j'appartiens à ce monde.
Après une bonne partie de ma vie consacrée au trompe l'oeil de chevalet qui ne reste pour moi qu'une technique, qu'une gageure picturale, sans effort, j'ai glissé vers cette nouvelle forme d'expression qui est la mienne aujourd'hui.
L'art exige que sur le chemin de la vérité, on soit solitaire. On ne peut être aidé dans sa quête personnelle sous peine de n'être qu'un instrument.
"Ne pas écouter les autres" captivé par cette solitude, je suis parti dans une recherche plus verticale et personnelle, plus proche de la liberté et de mes rêves.

Je pense avoir trouvé l'endroit où je veux aller, et je creuse maintenant sans retenue...

L'isolement est intolérable pour la plupart d'entre nous mais lorsque c'est une recherche, on entre en solitude comme on entre en religion.

L'art s'accouche de la capacité qu'a l'esprit à sculpter ses pensées.
Pour construire une toile, il faut l'impulsion, un plan mental élaboré et surtout les moyens propres à sa réalisation. Une idée a besoin de plus de lumière pour sortir plutôt qu'être à l'abri dans les méandres d’un crâne.
L'inconscient conduit l'artiste et il n'est que le dépositaire de ses créations.
L'imagination restera provocatrice.
Le dessin accomplit la germination mentale, la couleur l'amplifie.
La lumière extirpe du néant des myriades de formes, l'ombre dissimule...
La photo numérique retire à la peinture son utilité et diminue son importance, mais la photo ne permet qu'un travail sur le visible. La peinture, plus construite, permet une résonance sur l'invisible. Les images les plus humaines sont celles qui répondent à nos rêves et notre intimité.
La peinture est une forme poétique.
Les peintres du détail sont des spécialistes de la finition, mais la difficulté augmente avec la précision, celle qui consiste à déterminer ses intentions sans se poser de question !

Mais sans attention, ni recherche, sans audace ni enthousiasme, il ne faut pas espérer que l'oeuvre dépasse le maître. Et si l'on admet que le professionnalisme a un caractère répétitif,
le créateur ne peut être professionnel.

Etre de son temps.
Ce qui se fait est-il préférable à ce qu'il y a de mieux ?

Le peintre est libre… même d'être mauvais.